Je me balade souvent dans les kiosques à journaux. A chaque fois, chaque semaine, je m’empresse d’acheter un magazine ou un journal que je ne connais pas, que je connais peu ou que je connais de nom sans jamais l’avoir ouvert. J’ai une fois été fidèle à un mensuel, Causette. Puis, je suis retournée rapidement à ma dispersion.
Fin mars, entre deux courses alimentaires, je souhaite m’acheter un journal, ni trop long ni trop court. Je sais que je dois terminer le dernier Jean d’Ormesson. J’ai beaucoup de mal à achever « Je dirai malgré tout que cette vie fut belle ». De nombreuses références et de nombreux noms. Les quarante dernières pages sont alors un peu difficiles, mais le livre est passionnant et je le relirai certainement. N’aimant pas investir dans une lecture sans avoir achevé la précédente, je décide de ne pas être raisonnable. Je jette alors un œil aux médias exposant les dernières actualités.
La découverte va au delà de la connaissance
J’achète « le 1 » très rapidement. J’ai hésité avec le Monde diplomatique, mais j’ai trop souvent acheté le mensuel pour ne pas le lire. La couleur m’a attirée. Normal, honneur à Gérard Fromager, peintre que j’ai pu découvrir. J’apprends que le journal a deux ans d’existence et que l’artiste expose actuellement au Centre Pompidou. Je découvre également un poème, A qui la faute ?, de Victor Hugo en page 2 et le texte magnifique de Irène Frain en page 3. C’est d’ailleurs principalement pour cela que j’écris cet article.
J’ai acheté le journal pour passer une soirée, mais je l’ai lu un matin. Encore un peu endormie, ce texte de l’écrivain Irène Frain m’a réveillée. Il m’a surprise car il dépeint ce que je pense et ce que je prône : la culture n’est pas uniquement une question de milieu. Il fut un temps ou oui, inexorablement, implacablement, si vous naissiez dans un contexte social pauvre, vous ne pouviez pas vous élever. Les choses ont tout de même évolué. Je n’oserais pas dire depuis longtemps, mais aujourd’hui assurément. Parce que ce qui nous porte et nous pousse vers le haut, c’est la culture, Irène Frain expose avec justesse et intelligence ce qu’une famille peut faire pour éduquer les siens. Je ne dirai rien d’autre car il faut le lire, il le faut vraiment.
Ce qu’il y a de bien, c’est que vous pouvez le lire sur le web en cliquant ici :
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Témoignages et extraits d’articles
Au delà de ce bel éloge, je découvre les propos de nombreux écrivains, enseignants et journalistes. Comme ceux de Tahar Ben Jelloun (écrivain) avec un article nommé « radins ! ». Dès les premiers mots j’approuve avec tristesse ses propos :
« La France déploie beaucoup d’énergie et d’efforts pour vendre de l’armement à l’étranger et rogne sur le budget de ses instituts culturels dans le monde. Tous les gouvernements de ces dernières décennies ont fait la même erreur et le même mauvais calcul. »
J’ai aimé lire le reportage d’Elsa Delaunay et apprendre de ce maire PCF de Grigny (Essone), Philippe Rio. Ce dernier se bat pour la culture : « La culture est au coeur de notre politique. Dans une ville où quatre-vingt-quatre nationalités se côtoient, cette notion est crutiale. Nous fabriquons la nouvelle humanité et la culture est un élément fédérateur. » Après les activités culturelles de la cité, Gabrielle Tuloup, enseignante, rappelle que « transmettre une culture c’est construire des repères, c’est baliser le chemin. On en revient alors aux cultures diverses et plurielles. Construire la culture ne consiste pas à faire table rase du reste, au risque de n’être que déboussolé. Notre culture commune, socle stable d’une société bien réelle, contemporaine, n’est pas une culture à digérer mais bien une culture à inventer. La culture ce n’est pas nouveau : c’est vrai, mais on ajoutera que la culture, c’est toujours neuf. »